1.      Les questions problématisées

 

·         Sujet n°1. Pourquoi la période 1789-1793 constitue-t-elle une rupture ?

Vous mettrez en évidence les transformations politiques et sociales en vous appuyant sur quelques évènements clés

 

·         Sujet n°2. Comment la période révolutionnaire (1789-1804) aboutit-elle à la naissance d’une France nouvelle ?

Vous présenterez d’abord les transformations politiques, puis la réorganisation administrative et juridique du pays. Vous soulignerez les limites de ces bouleversements

 

·         Sujet n°3 Napoléon Bonaparte poursuit-il la Révolution française?

Vous montrerez comment Napoléon Bonaparte conserve certains acquis de la Révolution française et remet en cause certaines aspirations.

 

2.      Les analyses de documents

 

·         Sujet n°1. Analyse de document (H1C1S1)

En analysant le document, vous montrerez que le peintre Jacques-Louis David a voulu présenter  cet  événement  comme  un  moment  de  rupture  et  le  début  d’une  France nouvelle. Vous aborderez aussi les limites de cette représentation de l'évènement.

 

Document: le serment du Jeu de paume par Jacques-Louis David.

 

Source : Le serment du Jeu de paume, 20 juin 1789, esquisse par Jacques-Louis David (1748/1825), réalisée en 1791.Hauteur  66 cm -Largeur  101,2  cm  conservé  au Musée national du  château  de Versailles (Versailles)

 

 

·         Sujet n°2. Analyse de document (H1C1S2)

En analysant le document, vous aborderez la complexité et l’ambiguïté des relations entre le Roi et la Nation à partir de 1789.

 

Note explicative 1: Le 20 juin 1792, une manifestation populaire est  organisée à Paris à l'initiative des Girondins le jour anniversaire du serment du Jeu de paume. Lors de cette journée, le peuple  parisien  envahit  le  palais  des  Tuileries:  le  roi  accepte  de  coiffer  le  bonnet phrygien et boit à la santé de la Nation.

Note explicative 2:Sous le dessin est inscrit: Louis XVI avait mis le bonnet rouge, il avait crié Vive la Nation, il avait bu à la santé des sans-culottes, il avait affecté le plus grand calme, il avait dit hautement qu’il ne craindrait jamais, que jamais il n’aurait à craindre au milieu du peuple; enfin, il avait semblé prendre une part personnelle à l’insurrection du 20 Juin. Eh bien! Ce même Louis XVI a bravement attendu que ses concitoyens fussent rentrés dans leurs foyers pour leur faire une guerre occulte et exercer sa vengeance.

 

Source: Auteur anonyme, «Nouveau Pacte de Louis XVI avec son Peuple le 20 juin 1792, l’an quatrième de la Liberté», gravure et mezzo-tinto avec aquarelle, v. 1792, Paris, Musée Carnavalet.

 

 

·         Sujet n°3. Analyse de document (H1C1S3)

En analysant le document, vous montrerez pourquoi l’épisode de la fuite du roi à Varennes constitue un tournant dans la Révolution.

 

Document: Lettre de Madame Roland à Bancal (1), écrite de Paris, le 24 juin 1791

 

On ramène Louis XVI, sa femme, ses enfants et sa sœur. Que doit-on faire d’un roi parjure, qui renonce et trahit ses engagements, viole le contrat dont il tenait son pouvoir, réclame hautement contre les clauses de la transaction, et fuit parmi les ennemis de sa nation pour revenir combattre et subjuguer le même peuple qui lui avait assuré le trône ? Tel est l’important problème qui se présente et qu’il faut résoudre avant l’arrivée de Louis XVI, puisque cette solution doit prescrire la manière de le recevoir et de le traiter. Louis XVI est en route, accompagné de quinze à vingt mille gardes nationales, et, demain matin, il sera dans nos murs.

Monsieur(2) et sa femme sont à Mons ; l’Empereur(3) s’y est rendu ; on s’agite extrêmement sur les frontières, et quels que soient le zèle et la foule de nos gardes  nationales, les préparatifs et les munitions nous manquent, ainsi que l’habitude de la discipline, et des chefs habiles et sûrs. Le pays est ouvert et sans défense du côté de la Flandre ; on peut, par les Ardennes, arriver jusqu’à peu de distance de la capitale. M. Lafayette a perdu la confiance publique, malgré le zèle aveugle d’un grand parti de sectateurs(4) (...).Hier, dans tous les groupes du Palais-Royal et de la ville, régnaient un même esprit et un même langage : profond mépris pour la personne du Roi, embarras de son retour, dont on est bien aise parce qu’il rompt les mesures d’un traître et semble éloigner la guerre qui allait commencer, mais qui dérange les idées républicaines auxquelles on commençait à se livrer ; désir de se passer de roi, peu de vues sur la manière d’y parvenir, mélange de confiance dans l’Assemblée, d’attente que ses mesures seront excessivement modérées ; sorte de résignation d’y souscrire, qui décèle le défaut des lumières, car l’énergie ne manque point, mais l’espoir des moyens d’arriver au but. Dans l’après-midi, une foule de députations et des détachements de bataillons, tous les tribunaux, etc., ont été solennellement à l’Assemblée prêter le nouveau serment de fidélité à la Nation et la Loi seulement ; mais, ce qui a été bien plus frappant, tout le faubourg Saint-Antoine s’y est porté, au nombre de je ne sais combien de mille âmes ; les hommes, armés de piques, de bâtons ; les femmes, avec un air de fête : tous défilant en bon ordre, rangés sur six de front, et occupant ainsi depuis la rue du faubourg jusqu’aux Tuileries, la musique nationale à leur tête ; entrés dans l’Assemblée, par parties, ils y ont tous juré à leur manière d’être fidèles à la nation ; ils y ont crié « Vive la loi ! Vive la liberté ! F... du roi ! Vivent les bons députés ! Que les autres prennent garde à eux !... » Et la musique de jouer Ça ira, et les gens de chanter le refrain, en envoyant au diable le Roi et les aristocrates. (...) Cependant le lâche Comité de constitution, le perfide Thouret(5), présentent un projet de décret contenant quelques mesures d’après l’enlèvement du Roi, pour assurer la tranquillité de sa personne jusqu’à sa réunion au Corps législatif : prononçant des peines contre ceux qui oseraient l’insulter, etc... (...) Heureusement Robespierre rentrait dans la salle ; il s’élève avec son énergie ordinaire, on l’arrête, et l’on suspend l’Assemblée pour quelques heures.

 

(1)Proche des Girondins, il préside la Société des Amis de la Constitution de Clermont-Ferrand.

(2)Le frère du roi, futur Louis XVIII.

(3)L’empereur du Saint-Empire romain germanique Léopold II, frère de Marie-Antoinette

(4)De partisans.

(5)Député de Rouen. Il reste prudent sur les causes du départ du roi et sa responsabilité, pour ne pas remettre en question la Constitution qui ne sera adoptée que le 3 septembre 1791.

 

Source: Lettres de Madame Roland, t. 2: 1790-1793, publiées par Claude Perroud, Paris, Imprimerie Nationale, 1902, lettre 435.