BILAL Enki, Partie de chasse, 1983   

Et si Vassili Alexandrovitch m'a sauvé la mise en faisant de moi l'artisan du grand bond de la paysannerie bulgare, comme on disait en 1958... C'est toujours le même cauchemar que j'ai depuis... Celui d'un monstre obscène et ambigu venu de je ne sais quelle étoile à jamais refroidie... Et ce monstre il m'arrive de penser que c'est moi, Vasil Stroyanov, à moins que ce ne soit le Parti lui-même, dont je ne suis qu'une bouche imprécatrice, qu'une griffe atroce...

 

           

EHRENBOURG Ilia Grigorievitch, Le dégel, 1954

Paru peu de temps après la mort de Staline, à l’époque où une libéralisation se laissait entrevoir, ce roman eut un tel succès que son titre en est venu à désigner tout le mouvement de renouveau qui s’est fait alors en U.R.S.S., et plus particulièrement dans la vie intellectuelle et artistique. L’œuvre n’est pourtant pas une machine de guerre et ne cherche pas à avoir une grande puissance polémique. Le titre s’explique à la fois par le fait que l’action, engagée en automne, se termine au printemps, à l’époque où la neige fond et où les rivières recommencent à couler, et parce que, à ce moment-là, une série d’explications définitives rapproche enfin des couples que séparaient divers malentendus

 

KUNDERA Milan, L’insoutenable légèreté de l’être, 1982

L'Insoutenable légèreté de l'être traite de plusieurs thèmes, et place, au centre de tout, des personnages incarnant de grandes idées. Parmi eux, Tomas oscille entre le libertin et l'amoureux passionné, alors que Tereza brigue l'amour pur et que Sabina poursuit la légèreté.

 

 

MORRELL David, First Blood, 1972

C'est l'histoire simple d'un pauvre type revenu de la guerre, un soldat qui a tout donné pour son pays, et qui, devenu sans doute malgré lui une vraie machine à tuer, "pète un plomb" quand il devient la victime des brimades d'un shérif péquenot... Plus réaliste et désespéré que son adaptation au cinéma sous le nom de Rambo.

 

 

 

NURRY Fabien, La mort de Staline, 2010-2012

Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph Staline, le Petit Père des peuples, l'homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fit une attaque cérébrale. Il fut déclaré mot deux jours plus tard. Deux jours de lutte acharnée pour le pouvoir suprême, deux jours qui concentrèrent toute la démence, la perversité et l'inhumanité du totalitarisme. A partir de faits réels, Fabien Nury, scénariste d'Il était une fois en France, et Thierry Robin, le créateur de Rouge de Chine, signent un album éblouissant, d'un humour ravageur et cruel, portrait saisissant d'une dictature plongée dans la folie.